Sans Larmes
Ce soir, on m'a annoncé la mort.
Je m'y attendais, on me l'a prédit.
J'en connaissais pas la date,
Je ne savais pas comment.
Je ne sais toujours pas d'ailleurs comment.
Un peu plus d'une semaine d'hospitalisation,
Des examens dont je n'en connais pas les résultats,
Mais elle est partie hier il s'emblerait.
Treize ans que je l'ai côtoyé cette dépressive,
C'était pas du bonheur qu'elle offrait à sa famille,
Mais elle ne pouvait faire autrement.
Démunie et abandonné était cette famille.
J'aurai aimé être utile auprès d'elle, auprès d'eux.
Cette mère que n'a jamais connu mon mari,
Il l'a supporté tout en l'aimant,
Mais n'a jamais connu le réconfort de sa maman.
Ça maladie ne l'empéchait pas de faire la morale,
Elle était quand même consciente du bien et du mal.
Mais était incapable de s'assumer,
Avait souvent un comportement d'enfant capricieux.
Il avait du mérite son mari,
Même, si dur il a été avant de tomber lui aussi.
Il devait sacrément l'aimer,
Car ça n'était pas une mince affaire de la supporter.
Triste j'ai été pour cette famille.
Admirable pour les cinq enfants qui la composaient,
Cinq garçons qui n'ont pas si mal tournés.
Soudés, habitués à se débrouillés seuls.
Pendant treize ans j'ai vécu avec le petit dernier.
On est devenus propriétaire, on est devenus parents.
On n'a vécu des bons moments,
Mais aussi des mauvais.
J'ai fait comme j'ai pu pour l'aider,
Mais lui n'a jamais su m'épauler.
En connaissant son passé je l'ai excusé.
Je pensais tout de même qu'il finirait par m'écouter.
M'écouter il l'a fait quand je le rassurai.
Je ne pense pas être égoïste,
Mais la vie est un long combat pour tous,
Et moi non plus la vie ne m'a pas toujours gâté.
Mais il n'a jamais voulu m'ecouter,
Il n'a jamais su me comprendre.
Il a regardé mon apparence de l'extèrieur,
Amoureux de ma famille, de se qu'on lui apportait.
Ça fait un peut plus d'un an que je l'ai quitté,
Une semaine qu'on est plus propriétaire,
Et dans quelques mois le divorce sera prononcé.
Ça fait quelques jours que je le hais définitivement.
Il y a une semaine je m'inquiétai encore de lui et de sa famille.
Mais je me surprend ce soir à ne pas m'inquiter,
A ne pas être bouleversé par l'annonce de cette mort.
Aucune larmes, aucune émotions.
Je reste sans doute trop déçue et en colère contre lui.
Tout est frais et il est encore allé trop loin.
Mes proches sont ce soir plus bouleversé par ce décès, inquiet pour lui.
Je ferai acte de présence faussement, juste pour mes enfants.
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